Aller hop j'attaque de front le fond de la discussion. Un peu provoc c'est vrai
, mais qui explique bien ma position.
Je ne me sens pas d'un naturel jaloux. Mais j'ai déjà éprouvé ce sentiment.
En y repensant je ne me trouve pas d'excuses, c'était toujours un sentiment où le Moi exacerbé s'arroge le droit de demander des comptes à autrui sur ses envies.
Parce qu'on se sent délaissé...
Parce qu'on n'est plus son unique centre d'intérêt...
Parce que notre petite fierté en prend un coup...
Parce qu'on n'a pas envie de redéfinir notre avenir...
Parce qu'on le vit comme un échec et qu'on craint le jugement des autres...
Parce qu'on s'était promis fidélité...
J'ai été fidèle alors j'exige la réciproque...
etc...
En somme, il n'y a rien de très beau dans ce sentiment.
On crie, on gesticule, on essaye d'influencer l'autre, le faire changer d'avis.
On exibe sans pudeur notre propre souffrance, dans l'espoir de culpabiliser.
On explique que si on est jaloux c'est qu'on aime.
On veut (re)devenir son unique centre d'attention. On veut qu'il soit notre satelite, le visage toujours tourné vers nous.
On se convainc que notre jalousie est légitime car on 'souffre'.
Bref, pour toutes ces raisons on s'octroie le droit d'empoisonner la vie de l'autre.
Chantage, coups bas, coups tout court vont souvent de pair avec la jalousie. Les sentiments qui se ressemblent s'assemblent...
Pour ce qui est des coups physiques ou psychologiques, le non passage à l'acte ne rend pas la jalousie plus digne pour autant. (il n'y a pas de bonnes et mauvaises jalousies)
Non vraiment, j'ai du mal à respecter la jalousie.
Il y a longtemps je la croyais légitime, mais je ne le pense plus. Pourtant les habitudes sont dures et encore cette foutue culpabilité qui revient chaque fois que je pense à moi avant de penser à épargner la jalousie d'autrui. Encore du chemin à faire.
Je maintiens donc ma position prise lors du dernier bistro sexo : je n'aime pas l'emploi du mot 'souffrance' appliqué à la jalousie : il ne convient pas d'appliquer ce mot à l'agresseur... (je sais c'est dans l'air du temps de toujours trouver une excuse aux agresseurs, comme si on voulait à tout prix prouver que l'humain est foncièrement bon et que s'il 'pêche' c'est qu'il y a une bonne raison, de préférence indépendante de sa volonté. Notre auto-satisfaction en tant qu'espèce parfaite est ainsi préservée.)